Alina se tenait dans l’entrée, les mains tremblantes. Galina Stepanovna venait de lui remettre la responsabilité de deux enfants, Misha et Katia, sans préavis. Leurs yeux, pleins de tristesse et de méfiance, la scrutaient. La belle-mère lui avait expliqué, d’une voix grave, qu’elle ne pouvait plus s’occuper d’eux. Les parents des enfants étaient partis, et Galina ne pouvait pas les laisser seuls. Elle savait que la solution était de les confier à Alina.
Alina, bouleversée, avait accepté, même si l’incertitude l’envahissait. Elle n’avait jamais eu d’enfant, et l’idée de prendre en charge ces deux jeunes âmes la terrifiait. Comment pourrait-elle leur offrir ce dont ils avaient besoin ? Comment réussirait-elle à devenir pour eux une vraie mère, une source de réconfort et d’amour ?
Les jours passaient, et la vie d’Alina se transformait à une vitesse folle. Misha était timide et réservé, tandis que Katia restait distante, observant chaque mouvement d’Alina avec une méfiance silencieuse. Mais Alina persévérait. Chaque jour, elle apprenait à mieux comprendre leurs besoins et leurs peurs. Les larmes de Misha, les soupirs de Katia, chaque petit geste la rapprochait de leur cœur.
Un soir, alors qu’elle leur lisait une histoire, Misha s’approcha d’elle avec un dessin dans les mains. Sur la feuille, une maison et quatre petites silhouettes. La plus grande, “Papa Andrej”, la suivante, “Maman Alina”, et les deux petites, “Misha” et “Katia”. Alina sentit une chaleur immense envahir son cœur. Les larmes montèrent à ses yeux. Ce dessin était leur manière de lui dire qu’ils l’acceptaient, qu’elle était déjà leur mère.
Alina comprit alors, avec une clarté nouvelle, que devenir mère n’était pas une question de perfection. C’était une question d’amour, d’engagement et de temps. Et elle était prête. Pas parfaite, mais prête.