Alexeï était un homme d’affaires respecté, dirigeant une entreprise florissante dans le secteur technologique. Mais un événement tragique allait briser l’équilibre qu’il avait mis des années à bâtir : la disparition de sa fille Olia. En un instant, la vie qu’il connaissait bascula dans le chaos. La petite Olia, âgée de cinq ans, avait disparu un après-midi au parc. Après une recherche intense et sans résultat, la douleur et l’incertitude avaient consumé Alexeï.
Un an s’était écoulé depuis ce jour terrible, et pourtant, la douleur restait vive. Chaque matin, il se réveillait avec l’espoir qu’il pourrait enfin trouver un indice, un indice qui le conduirait à Olia. Mais rien ne venait. Le regard de sa femme, Svetlana, était devenu distant, glacial. Les tensions s’étaient accumulées entre eux. Elle se sentait de plus en plus seule dans cette épreuve, et Alexeï, rongé par la culpabilité et le désespoir, s’était perdu dans son travail.
L’entreprise qu’il dirigeait, autrefois prospère, souffrait également. Les décisions de gestion devenaient de plus en plus erratiques. Les relations avec les partenaires s’étaient détériorées, et les employés perdaient confiance. Mais tout cela semblait secondaire à Alexeï. Il ne pensait qu’à une chose : retrouver sa fille.
Un jour, il décida de se rendre au parc où Olia avait disparu, un endroit qui lui rappelait trop de souvenirs. Il y était allé chaque année à la même date, espérant qu’un miracle se produirait. Il s’assit sur un banc, les yeux fixés sur le sable où sa fille avait joué. Les années s’étaient écoulées, mais le vide laissé par son absence était toujours aussi profond. Il ferma les yeux et laissa la tristesse l’envahir.
C’est alors qu’il aperçut une silhouette familière. Tante Dacha, la vieille concierge du quartier, se tenait devant lui. Elle avait toujours été une figure bienveillante mais directe, et Alexeï savait qu’elle ne mâcherait pas ses mots.
« Tu t’es perdu, Alexeï. Tu n’es plus qu’une ombre de l’homme que tu étais », dit-elle sans détour.
Alexeï la regarda, frappé par la justesse de ses paroles. « Je ne sais plus qui je suis », murmura-t-il, la gorge serrée. « Ma fille a disparu, et je n’ai pas su la protéger. »
Tante Dacha s’assit à ses côtés. « Et maintenant, regarde-toi. Ta femme s’éloigne, l’entreprise se dégrade, et toi, tu n’arrives même plus à te battre. Tu ne peux pas continuer à vivre comme ça. Olia reviendra peut-être, mais elle aura besoin d’un père qui soit digne d’elle. »
Les mots de Tante Dacha résonnèrent profondément en lui. Il réalisa qu’il ne pouvait plus continuer à se laisser sombrer dans le désespoir. Il devait agir. Non seulement pour retrouver sa fille, mais aussi pour lui-même, pour la personne qu’il était censé être.
Il rentra chez lui, les pensées tourbillonnant dans sa tête. Svetlana l’attendait, mais elle ne semblait plus se soucier de lui. Lorsqu’il entra dans la maison, il la trouva assise dans le salon, discutant avec un jeune homme qu’il ne connaissait pas. Elle se leva précipitamment en voyant Alexeï, son visage se fermant immédiatement.
« Qu’est-ce que cela signifie ? » demanda Alexeï, une froideur dans la voix qu’il n’avait pas ressentie depuis longtemps.
Svetlana, rouge de confusion, tenta de répondre, mais il la coupa sèchement : « Vous avez deux heures pour quitter la ville. »
Svetlana sembla choquée, mais elle comprit que la situation avait changé. Elle se leva précipitamment et quitta la maison, emmenant le jeune homme avec elle. Alexeï ne savait pas ce qui se passait, mais il n’avait pas le temps de comprendre. Il se sentait prêt à tout pour retrouver sa fille et se reconstruire.
Quelques minutes après leur départ, il entra dans son bureau. L’entreprise était en ruine, et la loyauté des employés s’effritait. Mais Alexeï savait qu’il devait agir rapidement. Il fit appel à Lioudmila, son ancienne secrétaire, et lui ordonna de revenir immédiatement pour l’aider à remettre de l’ordre dans les affaires de l’entreprise.
Pendant les quarante-huit heures suivantes, Alexeï travailla sans relâche. Il passa d’une réunion à l’autre, rétablissant les partenariats, renvoyant les employés déloyaux, et redonnant espoir aux membres restants de son équipe. C’était sa dernière chance, et il la saisirait.
De retour chez lui, Alexeï se sentit vidé mais déterminé. Svetlana avait vidé les coffres-forts, mais peu importait. Il avait repris le contrôle de sa vie et de son entreprise. Il savait que tout cela ne suffirait peut-être pas pour retrouver Olia, mais c’était un premier pas. Il n’était plus l’homme brisé qu’il avait été. Il avait retrouvé une part de lui-même, et il était prêt à tout pour réparer ce qui avait été brisé.
Alors qu’il se tenait devant le miroir ce soir-là, il se dit que, même si sa fille n’était pas encore là, il était enfin prêt à la retrouver. Et c’était tout ce qui comptait.