Le patient que j’aurais aimé ne pas sauver : une rencontre qui a tout changé

Darina avait toujours su que le métier d’urgentiste n’était pas facile, mais elle n’imaginait pas à quel point le destin pourrait un jour la confronter à ses propres démons. Chaque jour, elle sauvait des vies, apaisait des douleurs, mais son propre cœur était une mer agitée, dévastée par les blessures laissées par Vladislav. Il y a des années, il avait été l’homme qu’elle aimait, celui qui lui avait promis un avenir qu’il n’a jamais tenu. Puis, il était parti, la laissant seule, enceinte et brisée par ses mots cruels.

Le son strident du téléphone dans l’ambulance la fit revenir à la réalité. Un accident de voiture, deux blessés. Darina savait que ce genre de mission était toujours difficile, mais cette fois, elle ressentait un poids supplémentaire. Arrivés sur les lieux, elle et Katya découvrirent deux victimes. Le conducteur du poids lourd était légèrement blessé, mais celui de la petite voiture, un jeune homme, était inconscient, baignant dans son propre sang.

En administrant les premiers secours, Darina s’arrêta net. Elle connaissait ce visage. C’était Vladislav. Son cœur se serra. Elle l’avait juré, il n’avait plus aucune place dans sa vie, et pourtant, le voilà, gisant devant elle, dépendant de ses compétences pour survivre. Elle prit une profonde inspiration, tenta de chasser ses émotions, mais c’était plus difficile qu’elle ne l’aurait imaginé.

« Donne-moi les brancards ! » ordonna-t-elle brusquement. Il fallait agir.

Ils transportèrent Vladislav à l’hôpital à toute vitesse. Durant le trajet, elle le soigna, administrant des analgésiques, mais ses pensées étaient ailleurs. Les souvenirs de leur histoire refaisaient surface, et elle se battait contre la tentation de laisser la colère et la vengeance prendre le dessus.

À l’hôpital, après l’opération, Petya remarqua un médaillon. Darina le reconnut immédiatement. Il appartenait à Vladislav, et leurs initiales étaient gravées dessus. Elle le prit en main, le cœur lourd, avant de le confier à l’infirmière pour qu’il soit remis à l’homme qui, malgré tout, avait marqué sa vie.

Darina savait que ce geste, bien que difficile, était la seule chose juste à faire.

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