Depuis des années, j’étais la grand-mère modèle. Toujours prête à rendre service à mes enfants, à m’occuper des petits-enfants, à gérer les urgences imprévues. Je n’avais jamais hésité à laisser mes propres projets de côté pour être là pour eux. Mais récemment, j’avais décidé de prendre un peu de temps pour moi. J’avais rejoint un club de lecture, un groupe d’amies avec lesquelles je pouvais discuter de livres, échanger des idées, rire et surtout profiter de mon propre espace de bonheur.
Ma belle-fille, au début, ne comprenait pas vraiment cette initiative. « Un club de lecture, sérieusement ? » avait-elle dit en riant. « C’est parfait pour ton âge. » Mais je n’étais pas là pour lui prouver quoi que ce soit. C’était mon moment à moi, et je l’appréciais.
Cependant, tout a changé le jour où, juste avant notre première rencontre, elle est arrivée avec les enfants, sans prévenir. « Je reviens dans quelques heures », a-t-elle dit en s’éloignant déjà, laissant les petits à ma charge. Pas de jouets, pas de sac. Rien. Bien sûr, j’adorais mes petits-enfants, mais ce n’était pas le moment. Il est difficile de discuter des intrigues d’un roman quand un enfant dessine sur le tapis et que l’autre vide un verre de jus dans une plante.
La deuxième fois, c’était pareil. Elle n’avait même pas eu la décence de m’en parler avant. Mes amies du club de lecture en avaient assez. « C’est à toi de gérer cela », m’a dit l’une d’elles. « Sinon, elle va continuer à prendre tout pour acquis. »
Nous avons décidé de lui donner une leçon, une bonne fois pour toutes. Ensemble, nous avons élaboré un plan pour lui faire comprendre qu’il était temps qu’elle prenne un peu plus de responsabilités. Le moment était venu de la ramener sur Terre et de lui montrer que ma vie n’était pas là pour être utilisée à sa guise.
La prochaine fois qu’elle nous déstabilisera, elle saura qu’il y a des limites à ne pas franchir.