Mon père n’a jamais apprécié ma mère, même si elle travaillait jour et nuit, et j’ai décidé de lui donner une leçon – et je ne l’ai pas regretté.

Je m’appelle Emily, j’ai 21 ans, et je suis en deuxième année de psycho à l’université.
Ce week-end-là, je suis rentrée chez mes parents sans prévenir. J’avais envie de les voir, de sentir l’odeur du pain de ma mère, de recharger un peu mes batteries dans le cocon de la maison. Mais je ne m’attendais pas à ça.

Je suis arrivée vers 17h, et j’ai trouvé maman (Megan) en train de plier du linge dans la cuisine tout en surveillant le four et en nettoyant une tache sur le sol avec son pied. Elle transpirait. On sentait qu’elle tenait la maison à bout de bras.

Et papa ?
Allongé sur le canapé, le ventre légèrement rebondi sous un t-shirt troué, la télécommande à la main, les pieds sur la table basse. Pas un geste pour aider. Pas même un regard.

Puis soudain, il a hurlé :

— « Megan ! Pourquoi le dîner est encore froid ? Tu sais faire quelque chose correctement ou pas ? »

Le ton, le mépris, m’ont glacée.
Ma mère n’a rien répondu. Elle a juste baissé les yeux, honteuse… Alors qu’elle ne devait rien avoir à prouver.
Quelque chose s’est cassé en moi. Je devais faire quelque chose.

Le plan
Ce soir-là, j’ai attendu que papa s’endorme devant le match.
Puis j’ai pris son téléphone et j’ai ajouté mon numéro sous le nom “Hôpital Général – Urgences”.

À 5h du matin, je l’ai appelé.

— « Monsieur Philips ? Votre épouse a été admise d’urgence. Épuisement extrême, effondrement au domicile. Il faut quelqu’un immédiatement pour gérer la maison et les soins. »

Panique. Il s’est levé, il a crié mon nom, il a cherché Megan partout. Mais elle était simplement dans le lit d’amis — complice de mon plan, pour la première fois au repos.

Je lui ai laissé une liste fictive de tâches de la journée de maman :

Laver et étendre 3 lessives

Nettoyer toute la cuisine

Répondre aux mails du lycée pour mon petit frère

Aller faire les courses, préparer les repas

Changer les draps de toute la maison

S’occuper de papi à 15h pour son injection

Préparer le dîner pour 18h tapantes

Il a essayé. Il a transpiré, il a crié, il a raté les pâtes, et quand papi a appelé pour l’injection, il a juste pleuré :
— « Je ne sais pas comment elle fait. Chaque jour. Je ne sais pas… »

Quand maman est rentrée le soir-même — fraîche, reposée, un sourire aux lèvres —, il s’est levé du canapé, a rangé ses mots amers et a sorti une phrase toute simple :
— « Megan… je suis désolé. Je ne savais pas. Je n’ai jamais regardé vraiment. »

Et pour la première fois depuis des années, il a débarrassé la table sans qu’on lui demande.