Je m’appelle Camille. Depuis des mois, je lutte pour garder la tête hors de l’eau. Mes dettes de carte de crédit s’accumulent, le stress me ronge. Pourtant, quand je regarde ma mère, loin de se soucier de mes galères, elle s’évade à l’autre bout du monde, entre croisières luxueuses et escapades européennes. Chaque photo qu’elle partage, sourire aux lèvres, cocktails à la main, me frappe comme un poignard.
Un soir, la colère et la tristesse me submergent. Je l’appelle, le ton dur, la voix tremblante : « Maman, pourquoi tu ne m’aides pas ? Tu as des économies, tu pourrais au moins me prêter un peu pour rembourser mes dettes. »
Au bout du fil, un silence. Puis sa voix calme, presque douce, me répond : « Chéri(e), j’ai travaillé toute ma vie, économisé chaque centime en me privant de plaisirs pour que tu aies ce qu’il fallait. Maintenant que je peux enfin profiter, pourquoi devrais-je sacrifier mon bonheur pour tes erreurs ? »
J’ai voulu crier, lui dire que ce n’était pas juste, que les parents étaient là pour soutenir leurs enfants, peu importe les circonstances. Mais elle avait raison sur un point : j’étais adulte. Il était temps que je me tienne debout.
Ce soir-là, en fermant la porte, je compris que nos chemins s’étaient séparés. Elle choisissait la liberté qu’elle avait tant attendue, et moi, je devais apprendre à voler de mes propres ailes.
Mais au fond, je me promis de trouver un équilibre. Pas seulement dans mes comptes, mais dans notre relation. Parce qu’au-delà des croisières et des dettes, il restait l’amour. Peut-être un peu compliqué, mais bien réel.