La vendeuse arrogante a vendu au vieil homme une branche de mimosa cassée, je n’ai pas pu rester indifférent.

Dans une petite boutique de fleurs, en plein cœur de la ville, je cherchais un bouquet pour ma femme et ma fille, désireux de leur offrir un peu de douceur. Le magasin était lumineux, empli des parfums sucrés des roses, des pivoines, et des lys. Pourtant, à l’entrée, une scène dérangeante attirait mon regard.

Un vieil homme se tenait là, vêtue d’un manteau élimé, aux plis de pantalon encore marqués, et des chaussures usées. Ce n’était pas un sans-abri, non. Juste un homme pauvre, mais droit, digne et fier malgré tout.

Une jeune vendeuse, toute en arrogance et impatience, s’approcha de lui sans un regard, et d’une voix dure lui lança :
« Qu’est-ce que tu fais là, papi ? Tu fais fuir les clients. »

Le vieil homme ne répondit pas avec colère. Il murmura seulement, presque timide :
« Excusez-moi, mademoiselle… Combien coûte une branche de mimosa ? »

La vendeuse éclata de rire :
« Tu rêves ou quoi ? Tu n’as même pas un sou ! Pourquoi tu demandes ? »

Il sortit alors de sa poche trois billets froissés, des billets de dix, et demanda doucement :
« Peut-être que pour trente, je pourrais en avoir une ? »

Sans un mot d’encouragement, la jeune femme prit une branche de mimosa sèche, cassée, fanée, et la lui tendit avec un sourire cruel :
« Tiens, prends ça. Dégage. »

Le vieil homme prit la branche avec soin, comme si c’était un trésor fragile. Il tenta de la redresser doucement. C’est alors qu’une larme glissa sur sa joue, et dans ses yeux, une profonde tristesse m’atteignit en plein cœur.

Je ne pouvais rester spectateur. Je ressentais une colère sourde contre cette vendeuse impolie et méprisante. Je décidai d’agir.

Je m’approchai et pris la parole d’une voix ferme :
« Mademoiselle, ce vieil homme a payé chaque billet qu’il a sorti, et vous avez choisi de lui offrir ce qui ne vaut rien, juste parce qu’il n’a pas l’apparence d’un client fortuné ? C’est honteux. »

Elle rougit, surprise, tandis que les autres clients la regardaient. Je pris le vieil homme par le bras, l’emmenai vers les plus belles fleurs du magasin, et achetai deux magnifiques bouquets, un pour lui, un autre pour ma famille.

Puis, je lui tendis le mien, et il me sourit pour la première fois, un sourire timide mais sincère, rempli de gratitude.

Avant de partir, il me confia, la voix tremblante :
« Ce mimosa… C’est pour ma femme. Elle aime le mimosa. Elle est partie il y a longtemps, mais chaque année, j’essaie de lui offrir une branche. »

Je ne sus que répondre. Ce simple geste, cette petite fleur cassée, racontait une histoire d’amour et de douleur que je ne pouvais ignorer.