Après sa séance de sport, Vika se précipite chez elle pour préparer la soupe promise à son mari

Après sa séance de sport, Victoire se hâta de rentrer chez elle, ayant promis à son mari qu’elle préparerait une bonne soupe de poisson. En entrant dans l’appartement, elle trouva Laurent, son époux, assis dans la cuisine, un verre de vin à la main.

— Eh bien, on dirait que tu ne pouvais pas attendre mon retour ? Au moins, laisse-moi préparer une entrée…

— Inutile, assieds-toi, on doit parler…

Jamais Victoire n’avait vu Laurent dans cet état, perdu, désemparé. « Mon Dieu, que s’est-il passé ? » pensa-t-elle.

— Je ne sais même pas par où commencer… Voilà la vérité… Ma secrétaire, Kateline, est enceinte de moi. Je te quitte pour elle…

— Vraiment ? Comme dans un mauvais feuilleton… Et depuis combien de temps ça dure ?

— Environ un an. Dès qu’elle est arrivée, elle m’a fait sentir spécial, et je n’ai pas résisté. Jeune, belle, pleine de vie — comme tu l’étais à son âge… Je suis retombé amoureux comme un adolescent ! Je voulais te le dire tout de suite, mais je n’en avais pas le courage… Ce n’aurait pas été juste pour toi…

— Et maintenant, c’est irréversible — on va bientôt être parents. Tu sais que j’ai toujours voulu avoir un enfant à moi… Ton fils, Igor, c’est presque comme un vrai fils pour moi, mais ce n’est pas du sang… J’ai besoin d’un héritier pour transmettre mon entreprise, tu comprends ? Avec elle, je me sens rajeunir… C’est sûrement une crise de la quarantaine, tu connais ça ?

— Victoire, je suis un salaud, c’est vrai. Mais je ne vais pas t’abandonner, ni toi ni Igor. L’appartement, la voiture — tout restera à ta disposition. Je t’aiderai financièrement, ne t’inquiète pas. Je financerai tes études, comme promis. J’ai même acheté une nouvelle maison, au nom de Kateline — elle sera la mère de mon enfant, après tout.

— Je comprends, Laurent. C’est dur de résister à une femme comme Kateline, et tu es un homme, un vrai… Et tu ne peux pas abandonner ton enfant, c’est noble. Merci pour ton aide. Moi, je vais profiter de la vie, voyager, penser un peu à moi.

— Quand comptes-tu partir ? Je peux t’aider à faire tes cartons.

Laurent la regarda, surpris par son calme. Peut-être était-ce mieux ainsi, sans cris ni disputes.

— Alors, au revoir, ma chère. Merci pour toutes ces années, j’ai été heureux à tes côtés ! Mais la vie suit son propre chemin… Peut-être que je retomberai amoureux et que je serai heureux avec une autre. Allez, file, sinon Kateline va s’inquiéter — elle doit penser que je suis comme une tique accroché à toi…

Il attrapa ses valises, fit un sourire gêné, et se dirigea vers l’ascenseur.

Quand la porte se referma, Victoire se rendit à la cuisine, ouvrit une bouteille de champagne, se servit un verre bien rempli et le but d’un trait. Son mari était parti. Quel étrange sentiment.

Elle n’avait jamais imaginé cela. Toutes ces années de vie commune, paisible malgré l’absence de passion dévorante, marquées par l’attachement, la routine et le respect.

Pas le temps de s’apitoyer. Nouvelle vie, nouvelles règles ! Elle trouverait un sens à son existence, et c’était lui qui paierait. Refuser de l’argent serait stupide ; avec l’argent viennent les possibilités. Mais il lui faudrait s’habituer à son nouveau statut de femme abandonnée…

Victoire se lança dans une tornade de nouveautés. Elle s’inscrivit à des cours de danse après le travail. Les week-ends, elle visitait musées, cinémas et suivait des entraînements sportifs. Heureusement, elle n’était pas seule : sa voisine Irène, une femme solitaire, lui tenait volontiers compagnie.

Son fils Igor étudiait dans une autre ville et revenait rarement. Victoire vivait pour elle-même. Elle cuisinait ce qu’elle aimait, sans se soucier des goûts des autres. Elle faisait ce qui lui plaisait ; personne ne pouvait l’en empêcher. Elle ne pensait même pas à un nouvel amour — la solitude n’était finalement pas si terrible.

Le divorce se déroula dans le calme et la sérénité. Au tribunal, elle croisa Kateline dans un couloir — une vraie beauté, il faut le dire. Son mari avait du goût !

Laurent envoyait régulièrement de l’argent, comme promis. Victoire lui en était reconnaissante. Elle savait qu’il avait les moyens, que son affaire prospérait, et qu’il pouvait facilement soutenir Igor et elle. C’était sa façon à lui de remercier pour leurs années partagées. Apparemment, Kateline n’était pas au courant, et sans doute ne l’aurait-elle pas accepté.

Un an passa. Peu de changements dans la vie de Victoire : danse, sport, quelques voyages à l’étranger. Le soutien financier de Laurent cessa brusquement, et Victoire n’osa pas demander pourquoi. Sans doute Kateline avait-elle imposé cette décision. Peu importe, elle gérerait. Igor gagnait assez bien, étudiait à l’université et finançait ses études. Son propre salaire lui suffisait.

Un jour de congé, sans urgence, Victoire savourait chaque instant. Après avoir préparé la soupe de poisson, elle réalisa qu’il manquait du pain, sa gourmandise favorite. Elle courut à la boulangerie et y croisa Laurent.

— Laurent, que fais-tu ici ?

— Vic’, salut. Eh bien, j’habite maintenant dans le coin… J’ai acheté un appartement.

— Ah bon ? Et Kateline ? Le bébé ? Au fait, c’est une fille, non ?

— Oui, une fille… Mais c’est une histoire compliquée… Tu imagines ? Kateline était en réalité une espionne envoyée par un concurrent. Elle s’est rapprochée de moi, je suis tombé amoureux, tu sais comment ça s’est passé… Ensuite, elle m’a mis la pression pour qu’on transfère l’entreprise à son nom ; elle craignait que je ne la laisse sans rien.

— Et toi, tu as cédé ?

— Oui, après la naissance, j’ai tout transféré à son nom. J’ai mis un peu d’argent de côté sur un compte secret qu’elle ignore. Mais elle m’a viré. La petite n’est même pas de moi, et l’entreprise est passée à mon rival… Tu vois le bazar dans lequel je me suis fourré ? C’est du cinéma, non ?

— Pauvre fou, Laurent ! Viens, j’ai encore de la soupe de poisson, ton plat préféré…

Ils eurent une longue discussion dans la cuisine où ils s’étaient tant retrouvés, abordant les nouvelles. Mais ils n’étaient plus mariés.

Ils échangèrent parfois quelques appels par la suite, sans jamais parler de réconciliation. Chacun reprit sa vie. Victoire rencontra un homme à ses cours de danse, l’épousa, et trouva enfin le bonheur.

Elle invita Laurent à son mariage. Il vint, heureux pour elle. Ce jour-là, il rencontra la sœur du marié… Six mois plus tard, on vit Victoire au bras de son nouveau mari lors d’un autre mariage…

La vie est vraiment imprévisible ! Il ne faut jamais perdre espoir, ni se résigner. On ne sait jamais ce que demain réserve. Il faut juste vivre et profiter de chaque instant !

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