Carol, ma future belle-mère, avait toujours été une femme de grande classe, mais son sens de la perfection frôlait parfois l’obsession. Chaque détail devait être calculé, chaque élément de son dîner semblait orchestré comme une œuvre d’art. Quand Jake m’a dit que j’étais enfin invitée à la fête de ses 60 ans, j’avais l’impression d’être une actrice qui s’apprêtait à monter sur scène dans une pièce dont je ne connaissais pas encore le script.
Une semaine avant l’événement, Jake m’a envoyé un message : « Maman veut qu’on parle de la liste des invités. Rien de grave, mais elle a une condition. » Intriguée, je l’ai écouté. La condition ? Mes cheveux.
« Tu sais, maman a cette idée de perfection. Elle se demandait si tu pouvais faire quelque chose de plus… classique avec tes cheveux. Moins… sauvages, comme elle dit. »
Je suis restée silencieuse, incrédule. Mes boucles étaient mes alliées depuis toujours, un symbole de ma liberté et de mon caractère. J’avais abandonné les lisseurs au lycée et j’en étais fière. Mais j’avais aussi appris que dans ce monde où l’apparence compte souvent plus que l’on ne veut l’admettre, parfois, il fallait savoir s’adapter.
Le jour du dîner arriva. J’avais pris le temps de me préparer, mais pas de changer qui j’étais. Je m’étais fait un chignon haut, élégant, mais laissant quelques mèches folles s’échapper, comme une touche personnelle. Mes boucles étaient toujours là, mais elles se mêlaient à la sophistication. Quand Carol m’a vue, elle a juste haussé un sourcil, un sourire discret aux lèvres. Elle ne s’attendait pas à ça.
Jake m’a dit plus tard : « C’est parfait, tu l’as fait à ta façon, mais ça a quand même son petit effet. »
Et moi, je me suis sentie libre, élégante, et fière d’avoir respecté qui je suis, sans jamais me compromettre.