Mon mari et moi avions eu une grosse dispute juste avant qu’il parte pour un week-end à un mariage. Ce vendredi-là, il m’a annoncé qu’il partirait trois jours avec des amis, sans me consulter sur quoi que ce soit. Je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas été invitée, ni pourquoi il semblait si détaché. L’argumentation s’est envenimée, et dans un excès de frustration, il m’a laissé 20 $ pour nous, les enfants et moi. Il a prononcé ces mots : « Tu te débrouilleras ! » avant de prendre sa voiture et de partir en trombe.
Dans notre foyer, c’est moi qui gérais tout : les enfants, les courses, les tâches ménagères. Lui gagnait l’argent, mais je n’avais jamais eu accès à une partie de ce qu’il gagnait. Je me retrouvais donc à peine avec de quoi tenir trois jours. Je n’étais pas prête à ce genre de comportement, mais je n’avais pas d’autre choix que d’accepter.
Le week-end fut long, très long. J’ai essayé de gérer avec ce peu d’argent, m’assurant que les enfants ne manquent de rien. Cependant, cette situation m’a ouverte les yeux. En son absence, j’ai décidé de faire quelque chose que je n’avais jamais osé faire avant : j’ai ouvert son compte bancaire. Je savais que ça n’était peut-être pas bien, mais j’avais besoin de comprendre pourquoi j’étais toujours la seule à sacrifier.
Trois jours plus tard, il est revenu, les yeux rouges, la mine défaite. Je l’ai vu s’avancer vers la porte, un air inquiet sur le visage. Dès qu’il entra, il s’arrêta net. Ses yeux se posèrent sur la maison, propre et rangée, mais il remarqua aussi quelque chose de nouveau. J’avais investi dans quelques petites améliorations pour la maison et les enfants, en utilisant les fonds de son compte.
Il s’agenouilla, les larmes aux yeux. « Je suis désolé, je n’avais pas réalisé. »