Il y a dix ans, après la mort de mon mari Alexeï, je pensais que mon cœur était définitivement fermé à l’amour. À 45 ans, perdre l’homme que j’avais épousé pour la vie m’avait laissé dévastée. Mes enfants, Anton, Irina, Liza et Daniil, étaient ma seule famille et ils étaient tout pour moi.
Mais deux ans plus tard, j’ai rencontré Mikhaïl. Il est entré dans ma vie comme une bouffée d’air frais, apportant avec lui une lumière que je pensais avoir perdue à jamais. Notre relation a commencé lentement, mais Mikhaïl a été patient et compréhensif. Il m’a rappelé ce que c’était d’être aimée et respectée, et il m’a redonné confiance en l’avenir.
Quand je lui ai présenté mes enfants, j’étais nerveuse. Je savais combien la perte de leur père les avait marqués, et je craignais qu’ils ne l’acceptent jamais. À ma grande surprise, ils l’ont bien accueilli, et j’ai cru que tout allait bien se passer.
Six mois plus tard, Mikhaïl m’a demandé en mariage. Le doute m’a envahie : épouser un autre homme après Alexeï me semblait une trahison. Mais j’ai pris une décision courageuse. Je pensais avoir le droit à une seconde chance, à une nouvelle vie.
Le jour de notre mariage est arrivé. J’étais émue, tremblante, en tenant la main de Mikhaïl devant l’officier d’état civil. Après que nous ayons échangé nos vœux, l’officier a demandé : « Si quelqu’un s’oppose à ce mariage, qu’il s’exprime maintenant ou qu’il se taise à jamais. »
C’est alors que mes quatre enfants se sont levés simultanément.
– Nous nous opposons, ont-ils dit d’une seule voix.
Je suis restée figée. Mon cœur s’est serré et mon esprit s’est embrumé. Puis Anton a ajouté, d’une voix brisée :
– Tu ne peux pas te marier, maman, parce que…
Je n’ai pas pu en entendre plus. Mon monde venait de s’écrouler.