Zoina était allongée dans son lit, la douleur de son opération à la colonne vertébrale la brûlait à chaque mouvement. Elle avait essayé de se reposer, d’écouter les conseils du médecin, mais chaque instant de silence dans l’appartement devenait insupportable. La maison, habituellement pleine de vie, semblait soudainement figée dans un malaise pesant.
Son mari, Victor, avait toujours été exigeant, mais ce jour-là, il ne faisait même pas semblant d’être compréhensif. À peine avait-il franchi le seuil de la porte qu’il lança d’un ton autoritaire : “Enlève tes points de suture et mets-toi au fourneau ! Ma mère et ma sœur sont là, j’ai faim !” Il ne daigna même pas regarder Zoina, qui souffrait encore de l’interminable opération qu’il avait ordonnée sans même s’en préoccuper.
Zoina ferma les yeux pour réprimer les larmes qui menaçaient de couler. Comment pouvait-il être si insensible ? Elle se sentait trahie, épuisée par sa propre souffrance physique et morale. Mais à cet instant précis, un bruit de porte qui s’ouvrait se fit entendre. C’était sa mère qui entra dans la pièce, et la suite des événements surprit tout le monde, notamment son gendre, Victor.
La mère de Zoina, d’un regard ferme et d’une voix calme mais pleine de détermination, s’approcha de Victor et le fixa. “Victor, j’ai entendu ta demande,” dit-elle d’un ton impassible, “mais sache que personne ne traitera ma fille de la sorte, surtout pas après ce qu’elle a traversé.”
Victor, habituellement dominant et sûr de lui, se figea. La surprise, puis la honte, se peignirent sur son visage. Zoina, pour la première fois depuis des jours, sentit une lueur d’espoir. Sa mère ne permettrait pas que la souffrance de Zoina soit ignorée.
Ce fut le début d’un changement. Le jour où Zoina comprit que parfois, même dans la douleur, il est possible de trouver la force de se battre.