Mon fils m’a emmenée visiter notre nouvelle maison, et en découvrant l’endroit, je suis restée sans voix.

Je m’appelle Pierre, j’ai 70 ans. Ma femme est décédée alors que notre fils, Julien, n’avait que cinq ans. Depuis, j’ai élevé mon garçon seul, faisant tout mon possible pour lui offrir une vie meilleure.

Un soir, Julien m’a appelé en me promettant une surprise, quelque chose de spécial qu’il voulait me révéler à son retour. Quand il est finalement rentré, il m’a annoncé qu’il avait acheté une maison pour moi. Quelques jours plus tard, il m’a conduit sur place… et j’ai blêmi en découvrant l’endroit.

Depuis toujours, j’aimais notre vieille maison familiale, chargée de souvenirs précieux.

Mais Julien insistait, disant que c’était le moment de changer, de faire un nouveau départ.

Je me suis donc résigné, emballé mes affaires, et nous sommes partis pour voir cette fameuse « nouvelle maison ».

Pendant le trajet, une sensation étrange m’envahissait, sans vraiment savoir pourquoi.

En arrivant, j’ai aperçu un panneau où était inscrit « Le Repos du Soir », et j’ai immédiatement compris.

Ce n’était pas une maison, c’était une maison de retraite.

Jamais je n’aurais imaginé que mon propre fils me conduirait là.

Il tentait de me convaincre que c’était la meilleure solution, que c’était pour ma sécurité, surtout qu’il était souvent absent et que j’oubliais parfois des choses.

Il me répétait qu’il y aurait toujours quelqu’un pour veiller sur moi, et qu’il viendrait me voir régulièrement.

J’étais bouleversé, mais impuissant.

On m’a attribué une petite chambre, bien loin du confort de mon ancien foyer.

Quelques jours plus tard, j’ai surpris une conversation entre deux infirmières.

Elles murmuraient que Julien avait vendu notre maison familiale pour régler ses propres dettes.

Cette révélation m’a brisé le cœur.