Quand la belle-mère abuse : elle profite de tout sans jamais contribuer.

Il y a six mois, ma belle-mère est arrivée chez nous avec une valise en main, annonçant qu’elle allait rester « deux semaines » parce qu’elle avait des travaux chez elle. Je n’ai pas protesté, pensant que ce n’était pas grand-chose. Nous nous entendions bien, il n’y avait jamais de conflits entre nous. Elle était calme, réservée, et je me disais que deux semaines à supporter sa présence, ce n’était pas la fin du monde. Mais ces deux semaines se sont transformées en six mois. Et aujourd’hui, je me sens épuisée, à bout de patience et complètement dépassée.

Ma belle-mère, comme elle disait, avait des travaux chez elle. Les tuyaux fuyaient, les planchers se dégradaient, et elle avait fait venir des ouvriers qu’elle logeait chez elle. Elle s’est donc installée chez nous. À ce moment-là, je ne me doutais pas qu’en réalité, elle ne serait pas simplement une « parente en détresse temporaire », mais un véritable parasite qui allait envahir ma vie.

Depuis toujours, j’ai des problèmes de santé. Je suis obligée de suivre un régime strict car certains aliments peuvent me déclencher des crises. Je mange à heures fixes, en petites quantités, et j’ai une liste très limitée d’aliments que je peux consommer. Pour mon mari et notre enfant, je cuisine séparément, et je m’assure de toujours avoir tout prêt à l’avance. Je prépare les repas à l’avance et je les range dans des boîtes hermétiques pour ne pas avoir à faire des courses chaque jour.

Mais dès que ma belle-mère est arrivée, tout a changé. Elle s’est mise à fouiller dans mon frigo, notamment dans mes boîtes de nourriture. D’abord, je pensais que c’était un accident. Mais au bout de quelques jours, je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’une habitude. Son heure préférée : deux heures du matin. Elle se levait, ouvrait le frigo, et mangeait tout ce que j’avais préparé pour moi. Courgettes, dinde, herbes, même mes infusions d’avoine — tout disparaissait. Et après, elle me disait, impassible : « Avant, on mangeait de tout, sans faire d’histoires. »

J’ai essayé de lui expliquer calmement : « Marie-Claude, je suis malade. Je ne peux pas manger n’importe quoi. Cette nourriture est essentielle pour ma santé. » Elle hochait la tête, mais rien ne changeait. J’ai commencé à ranger ma nourriture à part, à étiqueter mes boîtes, mais ça n’a rien donné. Les boîtes disparaissaient, réapparaissaient vides, et elle continuait à dire que « l’avocat, c’est dégoûtant », tout en le dévorant jusqu’au noyau.

Petit à petit, j’ai compris que ce n’était pas de l’inadvertance. C’était de la provocation pure, de la malveillance. Elle avait toujours minimisé mes problèmes de santé, les qualifiant d’imaginaires. « Avant, on mangeait ce qu’il y avait, et tout allait bien », me lançait-elle chaque matin, me regardant comme une enfant capricieuse.

Chaque jour, je m’affaiblissais. Le matin, il n’y avait plus rien à manger. Pendant la journée, c’était la même chose. J’ai fini par manger ce que je trouvais, mais cela a empiré ma condition. Je souffrais de douleurs, de fatigue, d’irritabilité. Je devais éviter le stress, mais avec elle, je n’y arrivais plus. Je ne dormais même plus, redoutant de me réveiller et de découvrir que tout avait disparu.

J’ai essayé d’en parler à mon mari. Je lui ai expliqué la situation, mais il m’a répondu :
— Prépare plus de nourriture. Maman est âgée, il faut qu’elle mange aussi.
J’ai failli m’étouffer. « Vraiment, Julien ? Je peine déjà à faire les courses. On n’a pas les moyens de nourrir trois adultes avec six repas par jour ! » Et pendant tout ce temps, sa mère n’a jamais contribué. Elle n’a jamais apporté une baguette, même pas une bouteille d’eau. Et bien sûr, aucune aide à la maison. Elle reste vautrée sur le canapé, regardant des séries, et agissant comme si tout était normal.

J’étais à bout, alors je suis allée dans un café près de chez moi. J’ai parlé à la serveuse de ma situation, lui expliquant que ma santé se détériorait et qu’il n’y avait plus rien à manger chez nous. La jeune femme, compatissante, a arrangé avec le cuisinier pour qu’on me prépare des plats adaptés à mon régime. Je commençais à manger là-bas, mais ce n’était pas une solution durable. C’était trop coûteux.

J’ai même pensé à mettre un cadenas sur le frigo, ou à louer une chambre ailleurs. Mais où aller avec un enfant ? Je ne pouvais pas me permettre de payer un loyer seul. Et ma belle-mère refusait catégoriquement de participer. Elle m’a même dit un jour :
— J’ai assez cuisiné dans ma vie. Maintenant, je veux juste manger. Vous, vous vous en occupez.

Hier, ce fut le coup de trop. Je l’ai vue ouvrir ma boîte de nourriture, la poser sur la table et tout dévorer, sans aucune gêne. Je me suis enfermée dans la salle de bain et j’ai pleuré, en silence, pour qu’elle ne l’entende pas.

Mon mari commence enfin à réaliser. Quand il a vu qu’il n’y avait plus de dîner non plus pour lui, il a commencé à faire la soupe lui-même. Là, il commence à comprendre que sa mère n’est pas une invitée bienveillante, mais un ogre insatiable.

Mais ça ne m’aide pas. Elle est toujours là. Elle ne se sent aucunement coupable. Elle estime avoir droit à tout. Quant à moi, je n’en peux plus. Si Julien ne prend pas une décision, je partirai. Qu’il choisisse qui il veut nourrir : moi ou sa « reine affamée ».

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