Zainab vivait une vie marquée par le silence et la douleur. Aveugle de naissance, elle avait grandi dans une famille où l’apparence dictait la valeur. Ses deux sœurs étaient la beauté incarnée, tandis qu’elle, invisible, était perçue comme un fardeau. Son père, après la mort de sa femme, était devenu distant et cruel. Il la dénigrait sans cesse, l’appelant « cette chose » et l’empêchant de participer à la vie familiale.
Le jour de ses 21 ans, son père prit une décision brutale : elle serait mariée à un mendiant, un homme sans nom ni avenir. Zainab, résignée, se laissa entraîner dans cette union sans amour. Le mariage fut un acte rapide et silencieux, comme un sacrifice. Son mari, Yusha, un inconnu aux mains calleuses, la conduisit dans une petite cabane au bord du village, un lieu simple, mais empli de chaleur humaine.
Dans ce monde qu’elle ne voyait pas, Zainab commença à découvrir un amour inattendu. Yusha la traitait avec une douceur qui la surprenait. Chaque jour, il l’accompagnait à la rivière, lui décrivant le monde avec une poésie qui lui donnait l’impression de le voir. Il lui chantait des chansons et, le soir, lui racontait des histoires qui l’emmenaient dans des mondes lointains. Peu à peu, son cœur se rouvrit à l’amour, et Zainab tomba profondément amoureuse de lui.
Mais un jour, au marché, sa sœur Amen la croisa et lui lança des paroles cruelles. Elle lui révéla que Yusha n’était pas un mendiant, mais le fils d’un émir. Zainab, dévastée, chercha la vérité. Quand elle confronta Yusha, il se mit à genoux et lui avoua tout. Il n’était pas le pauvre homme qu’elle croyait, mais un prince déchu, forcé de fuir son passé pour échapper à un destin qu’il ne voulait pas. La révélation bouleversa Zainab, mais au lieu de la briser, elle renforça son amour pour lui.