Débarrasse-toi de tes points et mets-toi aux fourneaux ! Ma mère et ma sœur sont là, j’ai faim.

Zoina venait tout juste de rentrer chez elle après une lourde opération de la colonne vertébrale. Allongée dans son lit, chaque mouvement lui infligeait une douleur vive, mais elle gardait le silence, espérant que le repos lui permettrait de guérir rapidement. Pourtant, dès que son mari Victor franchit la porte, il fit tomber tous ses espoirs de repos.

« Enlève tes points de suture et mets-toi aux fourneaux ! Ma mère et ma sœur sont là, j’ai faim », lança-t-il d’un ton sec, sans même la regarder. Zoina sentit un frisson d’injustice la traverser. Comment pouvait-il lui demander cela après tout ce qu’elle venait de traverser ? Sa mère et sa sœur l’attendaient en bas, impatientes de passer du temps en famille, mais elle, Zoina, avait besoin de repos, pas d’être traitée comme une cuisinière.

Alors qu’elle ouvrait la bouche pour protester, la porte s’ouvrit à nouveau. Sa belle-mère fit son entrée dans l’appartement, un sourire poli aux lèvres, observant la scène sans un mot. Son regard croisa celui de Victor, qui semblait déjà gagner en assurance devant sa mère, comme si sa présence lui donnait raison.

Mais ce que ni Victor ni sa mère ne prévoyaient, c’était la force silencieuse de Zoina.

Malgré la douleur, elle se redressa lentement, soutenue par une détermination nouvelle. « Je comprends que vous soyez affamés, » dit-elle d’une voix calme mais ferme, « mais je viens de subir une opération majeure. Je ne peux pas cuisiner aujourd’hui. »

Un silence surpris s’installa. Victor ouvrit la bouche pour répliquer, mais la belle-mère leva la main pour calmer les débats. « Victor, ce n’est pas ainsi que l’on traite une femme convalescente. Zoina a besoin de soutien, pas de pression. »

Surpris par ce retournement, Victor recula d’un pas, tandis que Zoina sentait un poids se lever de ses épaules. Sa mère et sa sœur, présentes dans l’appartement, la regardaient avec fierté.

Ce soir-là, c’est Victor qui alla préparer le dîner. Zoina, elle, trouva enfin un peu de paix et un vrai repos, entourée de ceux qui, malgré tout, savaient ce qu’était le vrai soutien.