J’ai adopté un bébé abandonné à la caserne des pompiers — cinq ans plus tard, sa mère biologique est revenue frapper à ma porte.

C’était une nuit glaciale et orageuse — l’un de ces services à la caserne des pompiers où le temps semble s’étirer à l’infini et où le silence pèse lourd. Je sirotais à peine un café devenu froid quand un faible cri déchira la nuit. Avec mon collègue Joe, nous avons couru dehors et découvert un nouveau-né emmailloté dans une couverture fragile, déposé sur les marches de la caserne. Son petit corps frissonnait sous le froid. Il ne devait pas avoir plus de quelques jours.

Nous avons immédiatement contacté les services sociaux, mais quelque chose en moi a changé ce soir-là. Je n’arrivais pas à chasser de mon esprit ce bébé — ses pleurs fragiles, sa vulnérabilité. Quand personne ne vint le réclamer, j’ai pris une décision qui allait bouleverser ma vie à jamais : lancer les démarches d’adoption.

En tant que pompier célibataire, j’ai fait face à bien des doutes — de la part des travailleurs sociaux, de ma famille, et même parfois de moi-même. Le processus fut long et éprouvant. Paperasses, visites à domicile, nuits blanches pleines d’incertitudes. Mais je n’étais pas seul : Joe m’a soutenu à chaque étape. Puis, enfin, je suis devenu père. Je l’ai appelé Léo.

La vie avec Léo est un mélange de chaos et de beauté. Il porte souvent des chaussettes dépareillées et croit dur comme fer que les dinosaures existent encore quelque part sur Terre. Nos matins sont une course folle entre céréales renversées et éclats de rire, et nos soirées se transforment en débats passionnés sur la capacité du T. rex à dépasser un 4×4.

Élever ce petit bout de chou tout en assurant mes longues journées de service n’a pas été facile, mais être son père reste le plus grand privilège de ma vie.