Je me tenais là, prête à épouser l’homme de ma vie, devant une église pleine de gens qui m’étaient chers. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, l’adrénaline me faisait sourire. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps de dire « oui ». Mais alors, quelque chose d’inattendu se produisit. Les portes de l’église s’ouvrirent, et j’ai vu ma future belle-mère. Là, dans l’allée, elle marchait avec un sourire rayonnant. À son bras ? Un homme qui me semblait familier. Mais ce n’était pas cela qui m’a figée sur place.
Elle portait une robe de mariée identique à la mienne.
Je n’arrivais pas à y croire. Le tissu de la robe brillait dans la lumière, la même dentelle délicate qui ornaient mes manches, et le même bouquet de roses blanches qu’on m’avait offert avec soin. Mon regard glissa entre elle et moi. Je n’avais plus de mots. Elle était là, portant ma robe, exactement comme la mienne, avec la même coupe de cheveux, la même tenue. Et en la voyant, je sentis un frisson de dégoût m’envahir.
Ma belle-mère ne se contentait pas d’assister à mon mariage. Elle était là pour me voler la vedette. Elle avait tout fait pour être au centre de l’attention, tout comme moi, mais à ma place. Elle s’avança et, voyant mon visage figé, elle éclata de rire.
« Surprise, surprise ! » lança-t-elle, en riant comme si rien n’était anormal.
J’étais là, sous le choc, et je ne comprenais pas. J’avais rêvé de ce jour toute ma vie. Et voilà que ma belle-mère, toujours si douce et gentille en apparence, venait de gâcher ce moment précieux.
Elle continua, insouciante : « Puisque mon cher et tendre et moi ne nous sommes jamais officiellement mariés… on s’est dit, pourquoi ne pas avoir un double mariage ? Après tout, on est pratiquement jumeaux ! N’est-ce pas incroyable ? » Elle se tourna vers les invités, et tout le monde se mit à chuchoter. Des rires nerveux parcoururent la salle. Certains étaient embarrassés, d’autres amusés. Mais moi, je n’avais qu’une envie : fuir.
Je regardais mon fiancé, qui se tenait là, figé, tout comme moi. Mais soudain, il se pencha vers moi, effleurant doucement mon bras, et murmura à mon oreille : « Attends, je sais exactement quoi faire. Fais-moi confiance. »
Il se redressa, et tout le monde se tut lorsqu’il tourna son regard vers sa mère. D’un ton ferme mais calme, il lança : « Waouh, maman. Même robe, même bouquet, même église… mais tu as oublié une chose. »
Elle le regarda, surprise, ne comprenant pas tout de suite. « Quoi ? » demanda-t-elle.
Mon fiancé lui sourit, mais son regard était dur. Il s’avança d’un pas, un pas de défi. « Tu as oublié que tu n’es pas la mariée aujourd’hui, maman. » Il marqua une pause et, devant l’assemblée stupéfaite, il ajouta : « C’est *elle*, ma femme. La seule personne que j’ai choisie. »
Je n’arrivais pas à y croire. Il venait de prendre le contrôle de la situation, et il l’avait fait de la manière la plus directe et puissante possible. Mon fiancé venait de me montrer qu’il savait ce qu’il avait à faire, qu’il me protégeait et qu’il m’honorait. Le calme qu’il dégageait me rassurait peu à peu, et un souffle de soulagement parcourut mon corps.
Les murmures commencèrent à s’intensifier, mais mon fiancé ne laissa pas la place à la confusion. Il se tourna vers l’assemblée et dit, d’un ton plus fort : « Je ne permettrai pas à quiconque, même ma propre mère, de me voler ce moment. Ce jour est le nôtre, et personne ne le gâchera. »
Ma belle-mère se figea. Je pouvais voir son sourire se faner. Elle avait cru qu’elle pourrait se glisser dans cette situation et se faire passer pour la star de la journée, mais elle venait de se faire rattraper par la réalité. Mon fiancé ne laissait plus personne interférer dans ce qui lui appartenait.
Elle déglutit, son visage prenant une teinte rouge. Tout le monde attendait sa réaction. Et puis, dans un souffle, elle murmura : « Je… je voulais juste… je voulais seulement… » Mais elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase.
« Non. » Mon fiancé n’avait même pas besoin de dire plus. « Ce n’était pas à toi de décider, maman. »
Il se tourna vers moi, un regard doux dans les yeux. Puis il m’offrit son bras. « Allons-y, ma chère. Aujourd’hui, c’est *notre* journée. »
Je pris son bras, mes jambes encore tremblantes, mais mon cœur empli d’une nouvelle force. Ma belle-mère avait peut-être essayé de voler la scène, mais ce jour resterait celui où j’avais épousé l’homme que j’aimais. Et c’était tout ce qui comptait.
Les portes de l’église se fermèrent doucement derrière nous, et la lumière dans la salle sembla s’éteindre avec elles. Mais l’obscurité fut rapidement chassée par la chaleur de l’amour et de la certitude que rien ne pourrait jamais perturber ce que nous avions construit ensemble.