— Marie, c’est fini. Demain, je veux que tu partes.
— Quoi ? Tu es sérieuse, François ? On divorce ?
— Oui.
— Mais… pourquoi je devrais quitter l’appartement ? C’est chez moi aussi !
— Chez toi ? Regarde bien ces papiers. C’est moi le propriétaire.
Un vent glacial traversa l’âme de Marie. Elle avait passé la journée à organiser une soirée surprise pour l’anniversaire de leur rencontre : un dîner, des bougies, de la musique douce. Et voilà que tout se brisait en une seconde.
— C’est une blague, n’est-ce pas ?
— Non, ce n’est pas une blague. Je prends ma décision, répéta François avec une froideur inébranlable.
— Mais… comment peux-tu ? C’est notre histoire !
— Oui, et c’est fini. Demain matin, tu pars. Je ne veux pas de scène.
Marie resta figée. Elle tenait encore dans ses mains la planche à découper, une dernière bouchée de gâteau qu’elle s’apprêtait à finir. L’excitation de la soirée se dissipa, se noyant dans un océan d’incompréhension.
Un peu plus tard, les invités arrivèrent. Ils riaient, discutaient, pensant que la soirée serait comme les autres. François, sourire aux lèvres, s’assura que tout le monde était confortablement installé.
— Un toast pour Marie et moi, et ces années de bonheur ! dit-il, levant son verre. Tout allait bien, jusqu’à ce qu’il lâche la bombe :
— Eh bien, aujourd’hui, c’est notre dernier anniversaire. Nous allons divorcer.
Le silence tomba comme une chape de plomb. Les invités se regardaient, stupéfaits. Marie, la gorge nouée, se leva lentement et sourit, même si ses yeux trahissaient sa douleur.
— Merci, François, de m’avoir fait vivre tout ça. Je te souhaite de trouver ce que tu cherches.
Les regards curieux se tournèrent vers elle. Marie s’excusa, prétexta un mal de tête, et s’éclipsa discrètement dans la chambre.
Elle n’avait plus d’autres mots à dire. Elle avait tout perdu, même la maison qu’elle pensait être sienne.
Sans un bruit, elle prit ses affaires et disparut, laissant derrière elle l’appartement qu’elle avait partagé avec lui, une vie désormais brisée.