Dans une ruelle sombre, sous la lueur vacillante d’un réverbère, une petite silhouette dormait parmi les détritus. Lénna, une fillette aux cheveux emmêlés et au visage poussiéreux, se reposait comme elle pouvait dans ce coin de la ville, loin des regards indifférents des passants. Son monde était celui des rues et des ordures, un monde qui semblait lui avoir volé toute innocence.
Ce soir-là, Igor, un milliardaire reconnu pour son succès et sa froideur, rentrait chez lui après une journée éreintante. Son esprit était saturé des négociations difficiles et des décisions à prendre. Il avait tout ce que l’on pouvait désirer : richesse, pouvoir, prestige, mais il ressentait un vide qu’aucune de ses possessions ne pouvait combler. C’était comme un trou noir, une absence qu’il n’arrivait pas à combler.
Alors qu’il marchait, perdu dans ses pensées, un léger sanglot perça la brume de ses préoccupations. Intrigué, il suivit le son et s’arrêta près de la benne à ordures d’où venait le bruit. En s’approchant, il aperçut Lénna, un rayon de lumière vacillant dans une mer de ténèbres. Elle dormait parmi les déchets, complètement inconsciente du monde qui l’entourait.
Il s’agenouilla lentement, son regard fixé sur la fillette, et, d’une voix douce, la réveilla : « Hé, petite. »
Lénna se redressa brusquement, les yeux grands ouverts de peur. Lorsqu’elle aperçut l’homme en costume, un instant de calme se figea dans son regard. « Qui es-tu ? » demanda-t-elle, tremblante.
« Je m’appelle Igor. » répondit-il en s’installant à ses côtés. « Et toi, pourquoi es-tu ici, toute seule ? »
Elle hésita, puis, d’une voix tremblante, commença son histoire. Ses parents, partis chercher une vie meilleure en ville, avaient disparu après un tragique accident. Depuis ce jour-là, elle s’était retrouvée seule, rejetée par la société.
En écoutant son histoire, Igor sentit un poids dans sa poitrine. Il se souvint d’un temps où lui aussi, jeune, avait perdu sa famille. Il se battait chaque jour pour survivre, sans comprendre la souffrance des autres. Mais maintenant, devant cette fillette, un sentiment étrange le submergea. Un désir d’aider, un désir de réparer.
« Je comprends ce que tu ressens, » dit-il doucement. « Mais tu n’es pas seule. Je vais t’aider. »
Lénna le regarda, incertaine, se demandant si cet homme pouvait vraiment comprendre sa douleur. Mais quelque chose dans son regard changea. Peut-être qu’enfin, un peu de lumière pourrait percer son monde obscur.