Sanka avait toujours vécu dans l’ombre de l’orphelinat, avec un cœur qu’il croyait de pierre. Les années de solitude l’avaient forgé, et il avait cessé d’espérer un miracle. Il n’attendait rien, ni les fêtes ni les cadeaux, car tout cela semblait si loin de lui. Mais un jour, alors qu’il portait des documents à l’infirmerie, son regard s’attarda sur un dossier avec son propre nom. Par curiosité, il l’ouvrit et lut ce qu’il aurait préféré ignorer : une déclaration de renonciation signée par sa mère. Cette découverte le frappa comme un coup de poing, mais au lieu de pleurer, il referma le dossier et se promit de ne plus jamais chercher à savoir.
Au Nouvel An, comme chaque année, les enfants de l’orphelinat écrivaient leurs vœux au Père Noël. Sanka, bien que réticent, n’échappa pas à la tradition. Il écrivit simplement : « Chers adultes, si vous avez la possibilité, offrez-moi un ordinateur portable. Je n’ai besoin ni de jouets ni de vêtements, mais avec Internet, je pourrais me faire des amis et peut-être retrouver des proches. » Il signa sa lettre d’un simple « Sanka Ivlev, 11 ans. »
La lettre de Sanka arriva entre les mains de l’ingénieur de bord, Andreï Vladimirovitch, qui la garda pour la lire chez lui. Après avoir réfléchi, il décida avec sa fille Ania de répondre à ce vœu. Le soir du Nouvel An, Andreï se rendit à l’orphelinat avec un ordinateur portable. Sanka, comme à son habitude, n’attendait personne. Il reçut son paquet habituel, mais soudain, il entendit son nom : « Sacha Ivlev ! » Il se retourna, surpris de voir un homme en uniforme de pilote.
« Salut, Sacha ! » dit l’homme avec un sourire chaleureux. « Nous avons reçu ta lettre et nous avons un cadeau pour toi. Mais avant tout, faisons connaissance. Je suis Andreï Vladimirovitch, et tu peux m’appeler oncle Andreï. » Le cœur de Sanka se serra. Pour la première fois, il se sentit vu. Peut-être, juste peut-être, l’espoir renaissait.