M. Manson était un homme d’affaires prospère, habitué à faire tourner les têtes. Dans son monde, l’argent et le statut social étaient tout, et il ne faisait aucune exception. Lorsqu’il aperçut une mère accompagnée de trois enfants dans la cabine de première classe, il ne put s’empêcher de ricaner. Elle semblait hors de propos, mal habillée par rapport à l’élégance de son costume. Il l’observa de haut en bas, dévisageant ses vêtements simples avec un air de dédain.
Le personnel de bord, cependant, resta implacable. “Je suis désolée, monsieur, mais ces places sont réservées à Madame Cléo Brown et à ses enfants. Les attributions sont définitives.” M. Manson grogna de mécontentement, ne pouvant accepter une telle « intrusion ». Il se replongea dans son fauteuil, murmure après murmure, ses commentaires remplis de mépris à l’égard de la mère et de ses enfants, tout au long du vol.
Mais au moment où l’avion traversait les nuages, le commandant de bord prit le micro pour une annonce inhabituelle. “Mesdames et messieurs, je voudrais partager quelque chose d’inhabituel…” La voix du pilote interrompit les murmures des passagers, et tous les regards se tournèrent vers Cléo et ses enfants, intrigués.
Le commandant poursuivit : “La dame qui occupe cette place n’est pas seulement une mère ordinaire. Elle est une philanthropiste mondialement reconnue, et son travail a transformé la vie de milliers d’enfants défavorisés à travers le monde.” M. Manson, rouge de honte, n’en croyait pas ses oreilles.
Cléo, avec une élégance tranquille, sourit doucement. “J’ai l’habitude de voyager loin de l’attention,” dit-elle simplement, “mais parfois, il faut savoir qui nous sommes vraiment.”
Le reste du vol se fit dans un silence respectueux, M. Manson, quant à lui, se rendait enfin compte que les apparences, aussi soignées soient-elles, ne faisaient pas tout.