Marianne Nikolaïevna marchait d’un pas rapide dans le couloir, son cœur battant à toute allure. Chaque écho de ses pas résonnait comme une vibration intérieure. Elle s’arrêta un instant, fermant les yeux pour chasser l’anxiété qui la tenaillait. Depuis des années, elle se battait contre cette douleur sourde, ce vide qu’elle n’arrivait à combler. Malgré tout ce qu’elle avait tenté, l’espoir semblait chaque fois lui glisser entre les doigts, comme un mirage qu’elle poursuivait sans relâche.
Serge, son mari, était là, toujours à ses côtés. Parfois, il ne disait rien, mais ses yeux, pleins de tendresse et de soutien, en disaient long. Ils s’étaient aimés dans la souffrance, unis dans la lutte contre ce qu’ils appelaient “leur destin”. Mais aujourd’hui, quelque chose semblait différent. Une nouvelle lueur s’était allumée dans leur vie, un frisson de possibilité, fragile et précieux.
Un bruit à la porte la fit sursauter. Les portes s’ouvrirent brusquement, et un chien entra, ses yeux brillants de vie et de mystère. Il s’arrêta juste devant Marianne, la fixant avec une intensité qui la fit frissonner. Il n’était pas comme les autres chiens. Ce n’était pas le hasard qui l’avait conduit ici, non. Il avait une mission. Il était l’incarnation du miracle qu’ils avaient attendu toute leur vie.
“Il est là,” murmura Serge, comme si lui aussi, pour la première fois, ressentait cette vérité.
Marianne baissa les yeux, ses mains tremblantes, mais le sourire qui naquit sur ses lèvres en disait long. Ce chien n’était pas qu’un animal. C’était l’espoir incarné. C’était la promesse d’un avenir qu’ils n’avaient plus osé rêver. Peut-être qu’aujourd’hui, tout changeait.