Nastia avait tout laissé derrière elle, fuyant une vie qu’elle n’avait jamais choisie. Orpheline, elle avait grandi dans un orphelinat où, malgré la distance de l’amour familial, elle avait appris à survivre. Sa grand-mère Varya, qu’elle avait perdue à un jeune âge, avait été son seul vrai repère, et c’est elle qui lui avait appris l’amour inconditionnel. Mais une fois la vieillesse et la maladie l’ayant emportée, Nastia s’était retrouvée seule. Elle se retrouvait alors dans un monde froid, sans attaches.
Un jour, lors d’une soirée en boîte, elle rencontra Sacha, un homme riche, attirant et plein de promesses. Il la courtisa avec douceur, lui offrant des fleurs, l’emmenant au cinéma, et lui offrant la sensation de se sentir spéciale. Elle tomba rapidement amoureuse de lui, convaincue qu’elle avait trouvé celui qui la sauverait de la dureté du monde.
Mais peu après leur emménagement ensemble, les choses commencèrent à changer. Sacha, qui semblait autrefois être l’homme parfait, devint violent et cruel lorsqu’il apprit qu’elle était enceinte. Il buvait souvent et la maltraitait verbalement, puis physiquement. Un soir, il ramena une autre femme chez eux, la regardant de haut tout en se moquant de la douleur qu’il lui causait. Ce fut le point de non-retour pour Nastia.
Elle décida de partir, mais Sacha ne la laissa pas s’échapper aussi facilement. Furieux, il la frappa et la menaça de garder l’enfant contre son gré, de l’empêcher de revoir son fils. Désespérée, Nastia chercha un moyen de fuir, mais en vain. Un soir, après un dernier affront de trop, elle s’échappa, se retrouvant dans la neige, perdue et sans direction.
C’est là qu’elle rencontra Antonina, une vieille infirmière au cœur immense. Sans poser de questions, Antonina l’accueillit, la réchauffa et lui offrit un abri. La chaleur de la maison d’Antonina, et surtout son absence de jugement, apporta un réconfort bienvenu à Nastia, qui se sentait enfin en sécurité. Mais ce n’était que le début d’un long chemin vers la guérison.