J’avais hâte de rencontrer les parents de mon fiancé. Nous nous étions rencontrés au travail, et il était tout ce que j’avais toujours recherché : drôle, attentionné et sûr de lui. En six mois, notre relation avait évolué à une vitesse fulgurante, et quand il m’a demandé en mariage, j’ai immédiatement dit oui. Jusqu’à ce moment, je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer ses parents. Ils vivaient dans un autre État, mais après avoir appris nos fiançailles, ils avaient décidé de venir spécialement pour me rencontrer.
Mon fiancé avait réservé une table dans un restaurant chic pour l’occasion. J’avais passé des heures à me préparer, choisissant une robe élégante et veillant à ce que mon maquillage soit impeccable. Je me disais que tout allait bien se passer. J’allais faire bonne impression, nous allions rire autour de la table, et je repartirais avec la conviction d’être enfin une partie de la famille.
Mais dès que nous nous sommes installés à table, quelque chose m’a fait totalement perdre mes repères. Son père, après avoir salué poliment, a posé ses yeux sur moi d’une manière étrange. Il n’a pas prononcé un mot pendant plusieurs minutes. Puis, alors que je pensais que tout allait enfin se détendre, il a brisé le silence en me demandant : « Alors, ma chère, comment tu te vois dans ce rôle de femme au foyer ? »
Surprise et choquée, je n’ai même pas pu répondre. Mais le pire, c’est quand sa mère a ajouté : « Tu sais, on n’a jamais vraiment apprécié les femmes qui travaillent. Ce n’est pas une vraie famille sans que tu sois là pour t’occuper de la maison. »
Là, j’ai compris. J’avais beau être fiancée à l’homme que j’aimais, je n’étais pas prête à me sacrifier pour des idéaux aussi rétrogrades. Je suis partie, mon cœur lourd. Ce dîner n’a pas été celui où j’aurais imaginé tisser des liens familiaux, mais plutôt celui qui a fait naître un doute irréversible sur ce mariage.